Bébé apprend à marcher !

Rencontre avec Aurore CUBIER, coach consultante en éducation certifiée méthode Filliozat, formatrice petite enfance, et instructrice Dunstan Baby Langage.

“J’ai travaillé pendant 14 ans dans la petite enfance après 2 années de psychologie en science de l’éducation. Suite à la naissance de mes 2 enfants, j’ai décidé d’élargir mon accompagnement auprès des enfants aux familles et aux professionnels et je me suis spécialisée en intelligence relationnelle et émotionnelle auprès des équipes d’Isabelle FILLIOZAT. J’accompagne depuis les familles et les professionnels à s’épanouir auprès des enfants et à créer un environnement serein pour que les enfants se développent de façon optimale. Aujourd’hui, je vais vous parler de l’acquisition de la marche chez Bébé ! “

L’acquisition de la marche

Une question qui est très régulièrement posée aux proches des parents de Bébé à partir de ses 9 mois, est la bien connue : « alors il marche ? »

La marche autonome est acquise entre 9 et 24 mois en moyenne. Cet écart de 15 mois dépend de plusieurs facteurs et en particulier des compétences que votre enfant décide de développer lors de cette période (4 pattes, ramper, parler, motricité fine en faisant la pince, …). Chaque enfant va développer ses capacités lorsqu’il aura envie de les acquérir et la marche en fera partie au moment propice pour lui. 

Votre enfant sait marcher dès les premiers jours de vie ! Lors de votre passage à la maternité, la sage-femme l’a mis en position debout et vous avez peut-être été stupéfait par sa marche automatique : il arrivait soutenue par les mains de la sage-femme à mettre un pied devant l’autre. Ce réflexe archaïque nous vient de nos lointains ancêtres et a pour but de nous montrer notre position finale debout sur 2 jambes. Si ce réflexe archaïque est pleinement présent à la naissance, l’enfant marchera lorsqu’il aura parcouru une chaîne de réflexes archaïques.

L’importance de la motricité libre pour Bébé

Les réflexes archaïques ont pour but de nous faire survivre. Ils sont présents dès la vie utérine et pleinement utiles lors de la naissance pour le bon positionnement du bébé dans le bassin et pour sa sortie par le canal de naissance. 
Ils l’aideront ensuite à respirer, s’alimenter, s’acclimater et découvrir son environnement.
Une fois pleinement utilisés (usés) ils laisseront la place à des réflexes plus évolués ou disparaitront pour resurgir en cas de besoins de survie (étouffement, noyade, …). La persistance des réflexes archaïques à l’âge adulte peut entraîner de nombreuses difficultés (d’apprentissage, comportementales, d’apparitions de douleurs chroniques, …)

Pour que les réflexes archaïques se développent , nous pouvons aider le bébé en le laissant libre de ses mouvements ; ce qu’on appelle communément la motricité libre. L’enfant instinctivement cherchera à trouver sa position finale : stable, debout sur ses 2 jambes sans tensions musculaires.
Pour y parvenir, il va acquérir plusieurs capacités dans un ordre particulier guidé par les tensions qu’il a dans le corps.
Qui est plus à même que votre enfant pour déterminer la position qui lui est la plus confortable ? Certains sur le dos préfèreront se tourner sur le côté droit et d’autre sur le côté gauche pour finir quelques temps plus tard sur le ventre. Etant enceinte de 7 mois, lors de la rédaction de cet article, je mesure la volonté (motivation intrinsèque), l’énergie et la réflexion nécessaire qu’il me faut lorsque je me tourne du dos sur le côté :  le bébé relève ce même défi. 

Pour que ces acquisitions soient possibles, l’enfant a besoin d’un environnement adapté et d’une liberté totale de mouvement.
– Dès la naissance, de longs moments sur un tapis au sol sont préférables au transat.
– Par la suite, un endroit sécurisé où il pourra se redresser sur ses genoux puis sur ses pieds en prenant appui sur des meubles stables (canapé, chaise, meubles bas, …).
– Pour gagner en stabilité et en proprioception (capacité de connaitre la position exacte de son corps), je vous invite à laisser votre enfant au maximum pieds nus et si vous le préférez en chaussons de cuirs souples. 

Un processus de patience et de bienveillance pour toute la famille

Lorsque votre enfant cherchera à acquérir une nouvelle capacité, votre observation fine de celle-ci et le fait de lui décrire ce que vous voyez sera une aide précieuse. Il sentira votre admiration et votre soutien et lui permettra de valider les étapes. 

Si vous observez une stagnation dans sa motricité depuis quelques temps et que vous avez l’impression que votre enfant est bloqué, je vous invite dans un premier temps à vous mettre dans la même position que lui pour voir ce qui peut le gêner et de lui montrer comment vous sortez de cette position à plusieurs reprises. Si la difficulté persiste, un rendez-vous avec un ostéopathe ou kinésiologue sera bénéfique pour libérer les tensions qui l’empêche de passer à l’étape suivante. Un bilan psychomoteur peut être fait si votre enfant ne marche pas au-delà de 24 mois.

Pour conclure, je dirais que l’acquisition de la marche n’est pas un sprint. L’enfant qui passera par chaque étape pour y arriver mettra parfois plus de temps mais garantira une meilleure utilisation de ses réflexes, ce qui lui offrira une meilleure proprioception de son corps et des capacités d’apprentissages libérés. Il développe ainsi sa confiance en ses capacités, sa confiance en sa personne propre qui sont les bases de la confiance en soi.

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