Comment gérer au mieux les pleurs de nos petits
Les pleurs de nos bébés… Un vaste sujet à aborder.
Pas toujours facile de tenir compte de leurs larmes et d’interpréter au mieux leurs besoins sans tomber dans l’extrême des hurlements ou du ras-le-bol. D’autant plus que notre patience est mise à rude épreuve en ce moment.
La plupart du temps, les bébés pleurent pour manifester un besoin. La faim, la soif, leur ressenti, leurs émotions ou tout simplement un inconfort ou une douleur. Ne l’oublions pas, les pleurs sont le seul moyen d’expression dont le bébé dispose pour attirer l’attention de ses parents. Le bébé, rappelons-le, est totalement dépendant de ses parents les premières années de sa vie et ses pleurs ont donc un objectif très clair…
On le sait bien : un bébé ne fait pas de caprices (il n’a pas la capacité cérébrale de manipuler ses parents avant 4/5 ans) ! Non, jamais, ni même un enfant d’ailleurs, pas plus qu’un adulte ; que les choses soient claires. Les caprices n’existent pas. Donc si un bébé pleure, c’est qu’il a une raison. Un bébé qui a faim va chercher le sein, celui qui a mal au ventre va se tortiller, ou encore, le bébé fatigué va se frotter les yeux… Tous ces signaux vont devoir être repérés par l’adulte réceptif. Chaque enfant aura sa manière et chaque parent son ressenti.
Mais il existe aussi d’autres pleurs qui sont fondamentaux pour le bon développement du bébé : les pleurs qui libèrent et rééquilibrent les tensions accumulées dans la journée. Le bébé, comme nous les adultes, a cette capacité incroyable de se réguler intérieurement grâce à ses pleurs. Si l’enfant a besoin de pleurer pour se libérer du trop plein de tensions accumulées, vouloir le consoler à tout prix est tout à fait contre-productif. Ces pleurs-là sont en général associés aux pleurs du soir. Ce sont ceux qui arrivent en fin de journée quand le bébé commence à fatiguer des nombreuses sollicitations et stimulations qu’il a reçues pendant la journée.
Pratiquement, que faire pour l’aider à exprimer ces pleurs qui le libèrent ?
Contenir le bébé dans une posture sécurisante sera très utile (prendre son bébé dans ses bras, le mettre tout contre soi dans une écharpe de portage, soutenir sa tête, rassembler ses mains) et surtout l’écouter et l’accompagner, et lui parler d’une voix douce peuvent lui permettre de se sentir en sécurité et de pleurer autant que cela lui sera nécessaire avant de retrouver son calme.
Un vrai challenge pour nous, parents, qui avons besoin d’être partout tout le temps en ce moment.
Charité bien ordonnée commence par soi-même !
Pas toujours simple d’écouter son bébé pleurer surtout quand notre bébé intérieur n’a jamais eu l’occasion d’être vraiment écouté sinon bien souvent traité de capricieux (“cesse tes caprices”, “tu ne vas pas pleurer pour si peu”, “ne pleure pas”, …). Tant de mots qui nous invitent à ranger vite fait nos émotions et mettre notre ressenti sous le tapis !
Parfois, nous nous sentons totalement démunis face aux émotions que nos enfants expriment. Elles ont le pouvoir de nous mettre en colère et nous font parfois réagir de manière regrettable. Pas de panique, ça nous arrive à tous de nous retrouver dans des situations qui nous conduisent à des gestes ou des mots qui nous dépassent. Être un parent sécurisant n’est pas toujours possible. Et encore moins dans les situations que nous traversons actuellement. Il est donc indispensable de bien vous écouter avant d’être capable d’écouter et d’accompagner votre bébé dans ses pleurs. Prenez le temps de respirer, de vous calmer, de prendre un verre d’eau avant de repartir sur les chapeaux de roues. Et surtout, prenez le temps d’expliquer à votre enfant que cette situation vous dépasse et que cela n’a rien à voir avec l’amour que vous avez pour lui, mais que c’est trop pour vous. On a aussi le droit d’avoir nos limites.
N’hésitez pas à demander de l’aide a votre conjoint, ami, voisin qui pourra reprendre le flambeau pour accompagner les pleurs et agir avec plus de sérénité et permettre au bébé d’avoir ce moment de relâche.
Le rôle de parent est un des plus difficiles qui soit. Nous avons le droit à l’erreur. Votre bébé ne vous en voudra jamais de ne pas comprendre tout de suite de quoi il a besoin. Par contre, il sera sensible à tous les efforts que vous ferez pour comprendre ses pleurs et y répondre de façon adaptée. Il ne vous en voudra jamais de le laisser pleurer seul de temps en temps si c’est pour le protéger de votre impuissance. Être parent, c’est aussi reconnaître nos limites et notre profonde humilité. Votre bébé n’a pas besoin de votre perfection. Il a besoin de votre authenticité d’être humain pour reconnaître et apprivoiser la sienne.
Marie De Cort