Témoignage: la séparation emotionnelle

Ça y est, le jour J est arrivé. Maman doit retourner au travail ce qui signifie que ce petit univers de bonheur et douceur arrive à sa fin. Bébé va bientôt aller à la crèche et Maman, qui connait par coeur son chemin du travail, à le coeur serré à l’idée de le quitter pour la journée.

Il y a moins d’un an nous n’étions que 3, puis un petit ventre s’est dessiné, se faisant place parmis nous. Depuis 4 mois la famille s’est agrandi, le bonheur s’est multiplié, on a dû apprendre la vie à 4, Marceau à découvert son petit frère et maintenant, plus bien que mal, tout roule.

Incroyable!

Le retour au travail

Après 4 mois et 2 belles semaines me voilà sur le point de retrouver mes collègues. De reparler avec eux du weekend pendant la pause café, de rencontrer les nouveaux de l’équipe, puis de me refaire à ma place et à mes habitudes “pro”.

Driing! Le réveil sonne et c’est la course: deux biberons, deux couches à changer, courir pour les habiller et trouver du temps pour m’habiller moi-même, un peu de mascara et hop! On y va! Je me retrouve dans la rue, en chemin vers la micro crèche pour laisser mon tout petit avec son grand frère.

Je repars et j’ai le coeur triste, crevé même… je me dois de l’avouer.
Une idée revient sans arrêt: il est tellement petit… en fait que je ne suis pas du tout prête emotionnellement.
Et pourtant je suis ce genre de femme qui est passionnée par son job et quelque part aussi contente de le retrouver, d’être active, de revoir mes collegues et d’affronter ces autres challenges du quotidien.

Go Maeva! Positive! Dans quelques jours tout te semblera plus simple!.

La séparation émotionnelle

Louison est né avec plus d’un mois d’avance. Ce qui était une source d’angoisse, aujourd’hui je le vois comme une chance. j’ai pu profiter de lui un mois de plus. Un mois c’est 30 jours!
Quand j’y pense…!
Quel courage ont les mamans pour déposer à la crèche des petits et des petites de 3 mois… Elles ont une force que j’admire!

Pour le moment, je peine à trouver ce nouveau rythme, qui est le miens désormais, l’envie n’y est pas et ça rend la tâche difficile. Je dois lâcher prise, reconstruire une relation avec Louison, lui faire comprendre que je l’aime même si maman est maintenant loin de lui toute la journée. Je dois lui faire confiance et me faire confiance, c’est là toute la difficulté.

Louison n’a jamais été plus de 3h séparé de moi. J’ai suivi un allaitement exclusif depuis sa naissance. Nous sommes très fusionnels et je dois apprendre aussi à laisser une place à mon mari et au personnel de la crèche: ce sont des personnes merveilleuses qui font leur travail de façon remarquable.

Une nouvelle configuration familiale

Je vais passer au mixte avec du lait de chèvre comme j’avais fait avec son grand frère.
C’est un choix vraiment réfléchi mais je sais que je n’aurais jamais assez de stock de biberon de lait maternel pour le nourrir en mon absence. Je ne pourrais tirer mon lait au travail qu’une fois sur mes 7h de présence et je ne tire que rarement lorsque je suis à la maison.

C’est un rythme que j’ai décidé de prendre et c’est une decisión que j’assume et me rend à l’aise car je ne peux pas passer mon temps à tirer, ni au travail, ni à la maison.

Pourquoi ? Car Marceau a 19 mois et a besoin de sa maman pour jouer et s’éveiller et c’est la même chose pour Louison d’ailleurs!

En ce qui concerne le dodo, depuis maintenant 2 semaines Louison dort dans sa chambre et moi juste à côté, un mur nous sépare mais je reste quand même proche de lui pour qu’il sente que je ne suis pas loin et pouvoir être le plus serein possible lors de cette grande étape.
Il faut l’avouer il ne fait pas ses nuits et le réveil de 3h du matin et 5h30 finissent parfois dans le lit de la chambre d’amis.

Mais j’ai appris à déléguer de plus en plus. Papa s’occupe des bains et des biberons de lait maternel du soir pour que Louison prenne l’habitude de cette séparation physique, surtout au moment du coucher.

En bref je reprends le boulot et je suis loin d’être prête psychologiquement mais je sais que lui s’adaptera beaucoup plus vite que moi et finalement, c’est la vie qui vient comme ça et que je croque à pleins dents.